mercredi, 03 septembre 2025
Un nouveau départ pour la Nouvelle-Calédonie ?
L’histoire de la Nouvelle-Calédonie est jalonnée de grandes étapes : les Accords de Matignon en 1988, l’Accord de Nouméa en 1998… et désormais, les accords de 2025. Après une année 2024 marquée par des tensions sociales et des violences, l’année suivante a ouvert une nouvelle ère, à la fois sur le plan économique et institutionnel.
Un premier pas : protéger le quotidien des Calédoniens
Le 26 juin 2025, un accord interprofessionnel a été signé à Nouméa. Son objectif ? Maîtriser la flambée des prix qui pesait lourdement sur les familles. Importateurs, distributeurs et représentants du commerce local se sont engagés, aux côtés du gouvernement calédonien, à contenir les hausses sur des produits de première nécessité.
Ce « pacte de modération des prix » n’a pas fait les gros titres à l’international, mais il a été crucial pour redonner un peu d’oxygène au pouvoir d’achat et instaurer un climat de confiance après les troubles.
Bougival : un accord historique
Quelques semaines plus tard, le 12 juillet 2025, c’est en région parisienne, à Bougival, qu’un texte majeur a vu le jour. Baptisé « Le Pari de la Confiance », il marque une nouvelle étape dans la relation entre la Nouvelle-Calédonie et la France.
Concrètement, l’accord prévoit la création d’un État de la Nouvelle-Calédonie inscrit dans la Constitution française, avec un statut spécifique, dit sui generis. Il reconnaît également une nationalité calédonienne, qui viendra compléter la nationalité française, signe d’une double appartenance assumée.
Le texte organise aussi le dégel progressif du corps électoral, jusque-là figé, en ouvrant le vote aux résidents de plus de dix ans. À terme, cela permettra une meilleure représentativité dans les élections provinciales.
Enfin, l’accord ne se limite pas aux institutions : il s’accompagne d’un pacte économique, avec en ligne de mire la refondation de la filière nickel, véritable pilier de l’économie calédonienne.
Et après ?
L’accord de Bougival n’est pas une fin en soi mais le début d’un processus :
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Automne 2025 : dépôt de textes législatifs et constitutionnels.
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Février 2026 : référendum local pour valider le nouvel équilibre.
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Juin 2026 : élections provinciales, sous ce statut inédit.
Une page qui se tourne
Les accords de 2025 s’ajoutent à une histoire politique déjà riche. Comme Matignon en 1988 et Nouméa en 1998, Bougival vient redessiner le destin du territoire. Mais cette fois, l’ambition est claire : réconcilier mémoire, identité et avenir, en donnant à la Nouvelle-Calédonie les moyens de s’affirmer tout en restant arrimée à la République française.
2025 restera donc comme l’année où, malgré les fractures, les Calédoniens et leurs partenaires ont choisi de miser sur la confiance.
09:00 Écrit par Fabrice Hinschberger dans BFH Outre-mer | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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